C’est en lisant et relisant l’article de Christophe Gobert sur le Staffordshire Bull Terrier, que je me suis rendu compte que je n’avais jamais abordé sur mon blog un sujet qui me tient à coeur : l’effet de mode d’une race. En effet, je ne sais pas ce que j’ai avec les races mais à chaque fois que je m’intéresse de prêt à l’une d’elle, c’est l’explosion. Cela a déjà été le cas du Cavalier King Charles. En effet, lorsque Jessie, ma première chienne, est arrivée à la maison en 1994, on pouvait dénombrer un assez petit nombre de cavaliers en France mais surtout en Rhône-Alpes. Il n’était pas rare que l’on m’arrête dans la rue pour me demander à quelle race appartenait mon chien et qu’on écarquille les yeux considérablement quand je prononçais “Cavalier King Charles”. Aujourd’hui, notre petit épagneul est devenu l’un des chiens de compagnie les plus populaires. En 1999, me voilà l’heureux maître de Pénélope, une adorable Bouledogue Française et belote, rebelote et dix de der. En partie grâce ou à cause du fameux “Raymond” de l’émission “Plus vite que la musique” sur M6, l’engouement pour le “boule” prend rapidement des proportions démesurées et le nombre de molossoïdes de petit format devient si important que le cheptel devient de plus en plus hétérogène (il suffit de constater que beaucoup de bouledogues que l’on voit dans la rue sont bien souvent très éloignés du standard).
Comment les éleveurs, les passionnés et les Clubs de Race font-ils face à cette “vogue” (je n’aime pas le mot mais c’est bien de cela qu’il s’agit) ? En fait, tous les gens qui s’intéressent à une race veulent la promouvoir, la faire connaître et c’est bien naturel, l’homme aime à partager ses passions, moi le premier mais là, il faut admettre que tout le monde, dans un tel cas de figure est totalement débordé. La responsabilité de la non-dégradation de la race devient donc le problème des éleveurs évidemment mais aussi des acheteurs. En effet, un chien n’étant pas un jouet et ayant une espérance de vie assez longue, lorsque l’on intègre à sa famille un chien il faut bien se rendre compte que c’est une responsabilité qui va durer quasiment quinze ans et la décision ne doit pas se prendre légèrement. Le commun des propriétaires d’un premier chien n’est jamais suffisamment informé, c’est à mon avis là qu’interviennent la Société Centrale Canine et les Clubs de Race. En effet, il existe une multitude de race et lorsque l’on doit se décider, il ne faut pas prendre que le “look” (même si c’est important) en considération afin de vivre le mieux possible avec le compagnon que l’on s’est choisi.
L’idéal serait que chaque acheteur potentiel puisse s’adresser directement à un Club de Race pour pouvoir glaner conseils et avis et pouvoir discuter à bâtons rompus avec un spécialiste de la race avant de se décider. Cependant, il faut bien se rendre compte que l’acheteur d’un premier chien ne sait pas, la plupart du temps, ce qu’est un Club et quelle est son utilité. Il faut aussi admettre que lorsqu’ils font la démarche, ils s’adressent en général au Président ou au responsable de l’information voire au délégué de race de sa région. Il faut admettre que bien souvent il n’est pas très bien reçu et c’est dommage. J’ai eu, il y a un an ou deux un mail d’une lectrice qui cherchait un chien dans ma région et qui, lorsqu’elle a appelé le délégué Rhône-Alpes (je tairais la race concernée), s’est purement et simplement entendu dire qu’il n’avait pas que ça à faire que de répondre à des questions. Cette jeune femme a alors tenté d’appeler le(a) Président(e) du Club de Race concerné à une quinzaine de reprises, elle a laissé des messages et n’a eu aucune réponse. Elle avait donc l’impression de “ramer” passez-moi l’expression.
Là, je vais faire une digression mais je la trouve absolument nécessaire : je pense que ce genre de cas de figure est inadmissible. En effet, les Présidents, Responsables de l’information et Délégués Régionaux sont quand même là un peu pour ça. On a parfois l’impression que les Clubs de Race ne font rien pour l’amélioration du cheptel et la diffusion des informations mais se contentent de se congratuler ou pire, de régler leurs comptes personnels sur le dos des adhérents par une myriades d’actions en justice. Je comprends alors parfaitement et j’irai jusqu’à dire que j’approuve la création de clubs dissidents et non officiels qui, il faut bien l’admettre, retournent à la fonction initiale d’un regroupement de passionnés : aimer la race et faire sa promotion de manière rationnelle et pertinente afin d’éviter les dérives. Cette démarche est d’autant plus importante lorsque les races sont à la mode et que beaucoup les élèvent ou les achètent n’importe comment et c’est là que je rejoins mon premier propos.
Cet article, un peu long et, c’est vrai, bien peu ludique, n’est pas qu’un coup de gueule, c’est aussi une sonnette d’alarme. Il faut essayer de s’écouter un peu afin que la cynophilie ne soit pas un vaste n’importe quoi et qu’elle serve à préserver les races que nous aimons qui nous apportent tant.
Earl et Kévin
Comment est née ma passion du staffie?
Tout simplement de quand j'étais plus jeune, mon père en avait un, et j'adorais vraiment ce chien, ensuite bien plus tard, des amis ont eu une portée entre leur mâle Mc Perf et une femelle du Gardien de Lady Camille, et m'ont donc offert un mâle (Earl) car il savait très bien que j'aimais beaucoup cette race de chien. Ensuite depuis mon premier sbt à moi (Earl) je me suis instruit encore et encore sur la race, son histoire, son évolution, discuté avec beaucoup d'éleveur (France, Hollande, Angleterre et Australie), puis voilà plus j'ai appris à connaitre cette race, plus je passais de temps avec mon chien et maintenant mes chiens, et plus je me suis passionner de cette race, mais même, je ne peux dire que je suis passionné du staffie, je ne vois juste pas mon quotidien sans ses chiens, il correspond exactement à ce que j'aime réellement dans un chien.
Kévin Meynier
Danaé et Sylvie
Danaé des Têtes Brûlées
(Prop. Sylvie Drieux)
J’ai découvert le staffie il y a une dizaine d’années, lors des expositions que je faisais avec ma chienne King Charles.
Je me suis toujours intéressée à toutes les races de chiens en général et je me suis donc penchée sur le staffie. A cette époque, j’avais flashé sur son attitude affectueuse et spontanée à l’égard de l’être humain, mais son physique ne m’attirait pas spécialement. En fait, il me semblait que je n’avais pas le profil à avoir un chien comme ça !
Puis les année ont passé et le staffie est tombé dans les oubliettes.
En 2007, j’ai perdu brutalement mes deux King Charles.
Je savais qu’il fallait que je reprenne un autre chien, je ne me voyais pas vivre sans et il fallait que j’aille de l’avant.
J’ai alors pris mon courage à deux mains et j’ai étudié point par point toutes les races de chiens sur lesquelles je m’étais penchée et qui m’avaient attirée. J’ai étudié leurs qualités, leurs défauts, les contraintes liées à leurs besoins…et le staffie est sorti des oubliettes, mais pas pour autant en position de tête.
Pour compléter mes connaissances et ne pas me tromper de race, j’ai acheté beaucoup de magasines et de livres. J’ai ainsi commandé tous les magasines plus ou moins récents qui étaient sortis sur le staffie (à l’époque il n’existait pas de livres). Puis, après avoir bien lu et bien réfléchi, j’en suis venu à la conclusion que le staffie n’était pas un chien fait pour moi. Il me semblait bien trop sportif et je pensais ne pas être en mesure de satisfaire ses besoins. Je me suis alors débarrassée de tous mes magasines sur le staffie (je le regrette amèrement aujourd’hui !).
Par la suite je me suis intéressée à d’autres races et le temps est passé. En fin de compte, aucune race ne semblait être à la hauteur de ce que j’attendais d’un chien.
Puis un jour le staffie est revenu à mon esprit et j’ai eu cette pensée : si un chien tel que le staffie est capable de tant donner à l’homme et bien cela me donnera les capacités et l’envie de tout donner pour lui, y compris de lui procurer l’activité physique dont il a besoin.
J’ai alors contacté des éleveurs afin d’approfondir mes connaissances et confirmer mon choix. Certains éleveurs peu passionnés m’ont déçue et m’ont à nouveau fait douter de mon choix. Puis, par hasard, je suis tombée sur un éleveur passionné, un connaisseur de la race et de son histoire. Nous avons longuement discuté. J’ai pris conscience que le staffie n’était pas un chien qui ne possédait que des qualités. En effet, il peut être bagarreur avec ses congénères, destructeur si on n’assouvit pas ses besoins physiques. Plutôt bourrin, il ne fait pas dans la délicatesse, y compris dans ses élans d’affection !
Mais en parallèle ses qualités sont immenses. Il émane de lui un tel dynamisme et une joie de vivre qu’il redonnerait le moral au plus déprimé des hommes.
Il voue un attirance et une confiance sans borne en l’être humain, ses besoins de contact avec l’homme sont viscérales.
Que représente le staffie pour moi ? un chien tellement dévoué à l’homme, qu’en retour, il donne l’envie de déplacer des montagnes…
Sylvie Drieux
Gotan et Géraldine
Gotan de la Vauxoise
(Prop. Géraldine Banquy)
« Je connais la race depuis un bout de temps (10 ans environ), mais sans réellement m'y être intéressée jusqu'à présent. Quand j'ai voulu reprendre un chien, je voulais un chien de taille moyenne à petite. J'ai hésité entre 2 races que j'aimais bien physiquement: le staffie et le shiba, mais au niveau caractère, le staffie correspondait tout à fait à ce que je cherchais: un chien vif, câlin voire collant, un peu bagarreur, espiègle, ce qui était un peu à l'opposé du shiba en gros...
Le choix fut vite fait... »
Géraldine Banquy
Elodie et Arcane
French Arcane des Gray Mice des Graviers
(Prop. Elodie Dujour)
« Ma passion du staffie est née avec Arcane. Nous recherchions un petit chien, plutôt de type terrier, avec beaucoup d'énergie, de présence, qui soit sportif pour envisager une carrière d'agility, qui ait un physique sportif, musclé et une bonne bouille. Le staffie c'est imposé comme une évidence. Une fois que nous avons eu notre chiot à la maison ca n'a été que pur bonheur. C'est une race merveilleuse, exceptionnellement communicative et expressive. Qui est douce dans les câlins mais qui est un bulldozer dans le jeu. Et bien évidemment qui tient ses promesses au niveau de la sportivité et de l'endurance. Je voue une admiration inouïe à ma chienne.... J'avoue que je ne suis pas sûre d'être d'une grande aide pour expliquer ma passion du staffie qui est assez récente finalement et puisque c'est une race que je découvre encore. Mais c'est vrai que c'est une race qui a quelque chose à part, quelque chose en plus que je retrouve chez tous les staffie, cette présence, comme si c'était une personne... une manière de se comporter particulière. »
Elodie Dujour.
C'est en approchant différents "Staffies" que j'ai eu envie de lui consacrer cette rubrique. Il faut vraiment présenter ce chien et le faire connaître dans de bonnes conditions. Il m'a été difficile de trouver quelqu'un qui aime cette race et en parle de façon cohérente sans faux-fuyants ni langue de bois. C'est par l'intermédiaire de Sylvie Drieux, une amie de longue date, qui possède Danaé des Têtes Brûlées que je suis entré très récemment en contact avec Christophe Gobert qui élève cette race qui le passionne sous l'affixe "Budstaff". Je suis donc très content qu'il ait accepté et je lui laisse le soin de nous faire découvrir les différents aspects de la race.
LE STAFFORDSHIRE BULL TERRIER
par Christophe GOBERT «Budstaff»
Budstaff Fancy Lass
Histoire :
Staffordshire Bull Terrier, il suffit presque de prendre mot par mot pour connaître l’histoire de notre petit British !
L’histoire de ses ancêtres molosses et dogues remonte aux jeux du cirque sous César, pour traverser le moyen âge avec le Bandog, chien qui montrait des qualités de mordant qui en firent bientôt l’outil des bouchers pour prendre prise sur le mufle d’un taureau sauvage ou rétif, que son maître lui ordonnait de tenir ferme afin qu’il puisse le saigner. C’est ensuite l’escalade et on ne sait si se sont les luttes liées à l’abattage des animaux de boucherie qui engendre l’organisation de spectacles ou l’inverse. Toujours est-il que petit à petit le nom de Bull-dog fut donné aux chiens affrontant les taureaux, ces combats étant nommés eux-mêmes, « Bull Baiting ». Ces spectacles sont tellement prisés que pratiquement chaque ville à un lieu dédié à ces combats, les « Bull-ring ». Toutes les classes sociales Anglaises se passionnent pour ce sport et beaucoup d’argent est alors parié.
Au cours des XVI et XVII siècles pour le plaisir du roi, on construit un lieu officiel, « le Bankside Bear Garden » ou sont élevés et produits les meilleurs combattants. Parmi les fauves auxquels ces Bull-dog sont confrontés, les taureaux sont les plus utilisés suivis de prés par les ours, les ânes, les sangliers, et quelque fois, lions et panthères.
En 1802, une action fut intentée afin de rendre illégaux ces jeux violents, malheureusement ce sont les Bull-dog qui devinrent la cible de la presse et de l’opinion publique.
En 1835, sous la pression d’associations de protection des animaux et de la reine d’Angleterre, les Bull Fighting seront déclarés officiellement illégaux et les organisateurs poursuivis. Cependant il faudra attendre plusieurs années avant de voir complètement disparaître ces combats, puisqu’il semble que le dernier fut organisé en 1853.
Malheureusement dans l’Angleterre du XIX siècle, l’industrialisation va provoquer un exode rural rapide vers les villes, qui ne sont pas prêtes à l’accueil de ces populations. Il va s’en suivre des conditions de vie extrêmement dures pour ces nouveaux ouvriers, confinés dans des bidons villes, travaillant comme des forcenés. Ces conditions de vie sont terribles et le passe temps préféré de ces hommes, pour oublier cette vie si difficile, est de boire de la bière dans les pubs, mais aussi les combats d’animaux, notamment de chiens et de coqs, cela malgré la loi.
L’esprit pervers de certains organisateurs avait certainement anticipé cette loi et imaginé les Dog fight. Ces combats de chiens sont alors plus faciles à organiser dans l’arrière salle d’un pub que les traditionnels « Bull Baiting ».
L’esprit de lutte des Bull-dog ne satisfait pas tout à fait les spectateurs de ces combats qui les trouvent trop lents, trop lourds, pas assez endurants, en fait inadaptés à ce genre de sports.
D’un autre coté existe des Terriers dont certains pesaient quatre kilos et d’autres plus de dix. Old Black and Tan, Old White, Fox et autres sont les premiers chiens de fosses (pit). Petits, agiles, vifs et agressifs, on les voit détruire nombre de rongeurs au cours des « Rat Killing Matches », des spectacles extrêmement populaires aux XVIII et XIX siècles, donnant lieu à d’important rassemblement de parieurs. L’objectif de ces « Rat Killing » était que le chien tue un maximum de rats, dans un minimum de temps.
On ne sait quel éleveur (à moins que cela soit le fruit du hasard) eut l’idée de croiser Bull-dog et Terriers, toujours est il qu’il en ressortira un type de chiens alliant puissance, souplesse, mobilité, endurance et courage. De plus, ce chien très attaché à son maître, était capable d’aller au bout de ses forces pour lui faire plaisir.
Une autre hypothèse est de dire que ce fut en fait la sélection à travers de petits Bull-dog qui donna ce chien. Cette hypothèse se base sur des peintures et sculptures de l’époque mais reste marginale.
Ce type de chiens baptisé, Half and Half ou Bull and Terrier ou English pitbull ou Sporting bull terrier est l’ancêtre du Staffordshire Bull Terrier. Il est particulièrement populaire dans les régions du « Black Country » et de Londres, mais plus généralement sur l’ensemble des bassins industriels.
Une sélection est entamée à partir de Bull and Terriers courts et trapus, particulièrement dans la région du Staffordshire, à une époque où plusieurs types existaient tel que le Warlaston, court et léger et le Walshall de stature haute aux lignes très « terrier ».
Ces chiens font le bonheur de la classe ouvrière, chien de combat, Chasseurs de nuisibles et chien de compagnie. Capable de se battre furieusement et de revenir dans le landau de l’enfant de la famille après son combat, capable de poursuivre et de terrasser un renard ou un blaireau avec rage et de dormir le soir dans le lit des enfants.
C’est en 1934 qu’un éleveur, JOE DUNN, propose de faire reconnaitre la race. Cette idée n’est pas forcément du gout des puristes qui pensent que cette reconnaissance ne peut que dénaturer leurs Bull & Terrier. Cependant il semble que la mauvaise image que l’on pouvait coller à leurs chiens ait convaincu une partie des éleveurs et propriétaires de l’époque de passer par la reconnaissance de leurs Bull & Terrier comme race, afin d’améliorer cette réputation négative. Joe Dunn organise début de l’année 1935 avec l’autorisation du Kennel Club une exposition ou 27 représentant de la race seront présentés et jugés par Fred Holden. Parmi eux fut présenté « Jim The Dandy », un male bringé noir de 13 kg et de haute qualité qui servira à la rédaction du standard. Avec le succès de cette exposition, cela a convaincu Joe Dunn et ses amis de faire de ces chiens une « race pure » leurs permettant d’être reconnus et de participer à des expositions. Le club sera créé en 1935 lors d’une réunion au pub « Old Cross Guns » de Joe et Lil Mallen, et la race homologuée par le Kennel Club le 15 juin de la même année. Le 17 Aout 1935 fut organisé la première exposition officielle jugée par M. HN Beilby, avec 60 participants et remportée par « Jim the Dandy ».
Dès l’année de création du club seront inscrits 174 chiens au Stud Book. «Gentleman Jim» et «Lady Eve» seront les premiers Champions d’Angleterre en 1939.
Histoire en France :
En France, il semble que le Stafford soit reconnu après-guerre. Mais aucun éleveur ne semble s’être particulièrement concentré sur la sélection à cette époque.
L’histoire dit que c’est au début des années 70 qu’un jeune couple de Français, Monique et Pierre-Louis PETIT, en voyage de noces en Angleterre, tombe sous le charme du Staffie. De retour en France, ils essayent de se procurer un Stafford, mais sans succès, ils se lancent alors dans l’élevage d’une autre race.
En, 1983, en feuilletant une revue spécialisée, ils tombent sur une annonce d’un particulier dans le pays Basque qui vend des chiots Staffordshire Bull Terrier, n’ayant pas oublié la race qui les a tant séduit lors de leur voyage en Angleterre, ils prennent contact avec la personne et achètent ainsi leur premier chien, URANIE. Pris de passion pour cette race, ils font par la suite l’acquisition en Belgique d’un deuxième chien, INTO.
INTO, étant trop jeune pour reproduire, les premières saillies d’URANIE se feront en Belgique. C’est ainsi que « de la Lune de Sang » affixe de Monique et Pierre Louis PETIT, devint le premier élevage Français régulier de Staffordshire Bull Terrier. Lors d’une saillie de URANIE en Belgique sont issues, BRINDLE BLOODY MARY, BOMBER COMMAND et BLACK SABBATH, trois champions d’une même portée qui ont influencés la race en France. Si BRINDLE BLOODY MARY et BOMBER COMAND sont restés chez les PETIT, BLACK SABBATH est lui parti chez Thierry TETU affixe « Of Rockabilly » qui est devenu le deuxième éleveur régulier de Staffie en France.
Pendant longtemps « de la Lune de Sang » et « Of rockabilly » sont restés les deux seuls éleveurs réguliers de Staffordshire Bull Terrier en France. Par la suite, il y eu pendant un petit moment « la Brume Rouge », puis « Miss Daisy » des ROUYAT et « of the Browndeanlaws Bullyboys » de Lady Julia ARBUTHNOT, une écossaise venue s’installer dans le sud de la France.
Au milieu des années 90 une nouvelle génération de jeunes passionnés apparait. Encore présents actuellement on peut citer Henri BOUILLAULT « Staffanatic », Christophe CORDEL « Hot King Staff » et Franck HAMELIN « L’Antre du Styx ». Fin des années 90, la race commence à susciter l’intérêt et de nouveaux élevages arrivent parmi lesquels « MC Performance » des MUTCHLER, « de la Vauxoise » de Brigitte VIDON et « des Têtes Brulées » de Françoise MESLE.
Le début des années 2000 sera marqué par « MC Performance » qui imposera rapidement un type de chiens relativement lourd que les juges Français inexpérimentés dans la race ont pris comme référence, mais aussi bon nombre d’éleveurs débutants. Il a fallu attendre le milieu des années 2000 et la venue de nombreux juges Anglais spécialistes de la race pour que des Stafford plus légers soient reconnus. Malgré tout les juges Français ont perduré dans une vision spécifique et fausse de la race qui fait que certains résultats d’expositions sont à relativiser, car beaucoup de chiens vainqueurs avec des juges Français, ne font rien avec des juges Anglais spécialistes de la race.
Le Staffie a donc était très longtemps un chien rare en France et seul les passionnés en faisaient la sélection et l’acquisition.
Avec l’explosion des types Bull en France dans les années 90, le Stafford a bénéficié de l’engouement pour l’American Staffordshire Terrier, beaucoup de personnes se sont alors intéressés à cet ascendant si peu connu. Il faut rappeler que contrairement à son descendant, le Staffordshire Bull Terrier n’est pas concerné par la loi de 99 sur les chiens dits « dangereux », mais qu’un Stafford non LOF peut très bien être assimilé à un chien de première catégorie.
Beaucoup d’éleveurs ont profité de cette vague, certains par passion de la race, et d’autres par appât du gain. A l’heure actuelle, pour les futurs acquéreurs, il faut donc bien choisir son élevage et ne pas succomber aux sirènes de marchands de chiens.
Si les naissances de Stafford ne sont pas à la hauteur de son descendant l’American Staffordshire Terrier, l’augmentation « très » rapide des effectifs n’est pas sans poser des questions quand au devenir de la race.
Race rare dans les années 80 en France, le Staffordshire Bull Terrier à la fin des années 90 a vu ses effectifs augmenter considérablement, pour finalement exploser dans les années 2000.
On recensait 4 naissances en 1980, 24 naissances en 1990, 141 naissances en 2000, 1552 naissances en 2008 et 2472 naissances en 2010, faisant ainsi du Stafford la vingtième race en France !!!
Petit à petit le nombre d’élevages a augmenté aussi pour exploser fin des années 2000 et atteindre prés de 300 éleveurs en 2011 !!!
Dans le lot de ces nouveaux élevages, des passionnés certes, mais aussi des marchands de chiens flairant le bon filon ou voyant la manne de l’American Staff s’éloigner avec la loi, on rajoute aux éleveurs, les particuliers pour certains avertis, mais pour d’autres complétant leurs revenus sociaux par des portées sauvages et le tableau est plutôt sombre.
Il va sans dire que tout cela n’est pas rassurant pour les passionnés de la race qui craignent que cet effet de mode ne fasse de gros dégâts d’ici quelque temps …
Nous voyons des adultes ou des jeunes chiens vendus pour reproduction passant de propriétaire en propriétaire, des mariages ne prenant pas en compte la compatibilité des origines, des chiens non testés (HC ou L2HGA) reproduirent, des chiens ne répondant pas au caractéristiques physiques et au tempérament de la race en proposition de saillies, mais aussi, malheureusement, des Staffies qui se trouvent maintenant à l’adoption …
Si certains éleveurs sont à blâmer par leurs approches mercantiles de la race, on peut aussi se demander comment les futurs propriétaires appréhendent l’achat d’un chien qui va partager leurs vies pendant une quinzaine d’année. Ces personnes bien souvent craquent pour un « look » ou par défaut, car ne voulant pas supporter les contraintes de la loi avec un Amstaff.
Les deux approches sont dramatiques, le Stafford n’est pas qu’un look, il a des besoins physiques importants, il doit pour son équilibre vivre au plus près de son maître, il n’est pas gardien dans l’âme, peut être destructeur et son rapport avec les autres chiens est à surveiller. Si il n’est pas concerné par la loi sur les chiens dits « dangereux », sa ressemblance physique avec l’Amstaff fait que les propriétaires sont bien souvent contrôlés et doivent se justifier continuellement aux forces de l’ordre, suivant les cas cela se passe plus ou moins bien et certains se retrouvent au tribunal. Signalons aussi qu’un Stafford non LOF peut être considéré comme chien de 1ère catégorie !!
Dans ce moment ou les propositions de portées se multiplient, le futur propriétaire doit absolument prendre son temps pour savoir si le Staffordshire Bull Terrier est bien la race correspondant à ses attentes, mais aussi et surtout à son style de vie.
La qualité du cheptel du fait de cette explosion des naissances est hétérogène, le tempérament est à surveiller pour ne pas voir émerger des sujets non-conformes.
Il faut donc vraiment faire le tour des élevages, prendre plusieurs avis, aller en expositions pour voir quel type de Stafford on peut trouver, profiter des forums de discussions pour échanger avec des propriétaires, ne pas acheter sur un coup de tête un chiot dans une foire ou chez un marchand de chiens.
Si le club de race a bien conscience du phénomène, son action reste restreinte et cela est bien dommage. Dans d’autres Pays le club de race à un véritable pouvoir de contrôle sur la race, ce n’est malheureusement pas le cas en France.
Un Stafford se mérite et sa sélection ne peut se faire qu’avec une parfaite connaissance de la race, afin de préserver ses merveilleuse qualités physiques et mentales, cela reste une affaire de passionnés, les futurs propriétaires doivent prendre le temps d’attendre plutôt que de satisfaire leurs besoins de consommation chez des opportunistes, cela pour le respect et l’avenir de la race.
Son caractère, Docteur Jekyll et M. Hyde :
« Traditionnellement d’un courage et d’une ténacité indomptables. Extrêmement intelligent et affectueux, en particulier avec les enfants. Hardi, intrépide et parfaitement digne de confiance». Telle est la description tirée du standard.
Pour aller plus loin on peut dire que le Staffordshire Bull Terrier adore le genre humain, cela vient de sa sélection et des conditions de vie qu’il avait à l’époque. Lors des combats le week-end, les chiens devaient pouvoir être manipulés par le juge et les propriétaires puis dans la semaine il vivait confiné dans des taudis avec les membres de la famille. Que cela soit lors du combat ou dans la famille, un chien qui avait un comportement agressif envers l’homme était tout simplement supprimé. Son surnom de « Nanny Dog » n’a pas de véritables fondements historiques hormis quelques « légendes » non vérifiées, cependant le Stafford avec son tempérament joueur s’accommode bien des jeux turbulents des enfants. Il reste que cela reste un chien et qu’il ne faut en aucun cas le laisser seul avec un enfant. Il a besoin de la présence de ses maîtres pour partager avec eux pitreries et câlins, c’est même le genre « pot de colle », vous êtes dans la cuisine, il est derrière vous ; vous êtes sous la douche, il veut venir avec vous. Cela fait que le Stafford n’est pas un chien à rester des heures seul. Très intelligent, il a besoin de la présence de ses maitres et de partager leur vie quotidienne pour s’épanouir. Il n’est donc pas fait pour vivre dehors, d’autant qu’il n’a pas de sous poil pour le protéger du froid et comme nous l’avons vu c’est bien la proximité avec l’homme qu’il recherche. Pas méfiant, il n’a rien d’un cerbère, n’étant pas territorial il ne faut pas compter sur lui pour garder la propriété, des Stafford se font même voler dans le jardin de leurs propriétaires. Certains aboient pour prévenir mais si on recherche un gardien ce n’est pas vers lui qu’il faut se tourner. Par contre plusieurs histoires mettent en avant des Stafford qui ont défendu leurs maitres avec ardeur et jusque leur dernier souffle. Descendant de divers Terriers, c’est un chien actif qui, pour canaliser son influx nerveux, doit pouvoir sortir quotidiennement de manière sportive. Un simple tour de pâté de maisons ou juste le jardin ne suffisent pas, n’oublions pas que c’est un athlète avant tout. Il trouvera dans des sorties sportives, un équilibre psychique et physique qui se reflétera dans ses yeux ; à défaut on pourrait se trouver face à un chien destructeur, hyper actif.
Son dynamisme, son endurance et sa volonté le rendent apte à partager bon nombre d’activités avec son maître (Chasse, broussaillage, Agility, canicross …). Un peu cabochard, il nécessite une éducation sans faille ; très intelligent il comprend très vite ce que son maître attend de lui, mais prend un malin plaisir à prendre son temps ou à faire l’inverse de ce qui est attendu. Il ne doit en aucun cas être brutalisé, un haussement de voix suffit.
Le Staffie est certes un excellent chien de famille, mais il a aussi ses défauts :
• une énergie à revendre qu'il faudra canaliser,
• mais aussi parfois un petit côté "provocateur" envers les autres chiens, qui l'air de rien peut vite devenir source de problèmes, de contraintes et finalement d'une relation maître/chien conflictuelle si rien n'est fait pour la maîtriser dès le plus jeune âge.
Le Staffordshire Bull Terrier est avant tout une race avec une histoire qui fait que l'on ne peut pas vraiment lui faire une confiance aveugle envers les autres canidés. Il faut connaitre parfaitement son Stafford pour anticiper ses réactions vis à vis d'un congénère, ne pas laisser l'excitation le gagner ne pas faire qu'une rivalité (jeu, jalousie) naisse avec un autre chien, faire attention quand le staffie est chiot à bien le sociabiliser avec des adultes équilibrés, un chiot Stafford attaqué pendant son jeune âge pourra ensuite devenir bagarreur.
Lors de la période du passage à la maturité sexuelle ne tolérer aucun débordement envers les autres chiens, recadrer systématiquement.
Beaucoup pense que ce merveilleux petit chien plein de malices est incapable de faire du mal, c'est bien mal connaitre le Staffie et la prudence doit être de mise. Sa force, son courage et sa ténacité sont disproportionnés par rapport à sa petite taille et un adversaire beaucoup plus grand est en danger face à un Stafford en colère. Lors des absences du maitre, s'il y a plusieurs chiens, la séparation semble être la solution la plus sage.
Si heureusement beaucoup d'exemples de cohabitations réussies existent, quelques cas d'exemples d'accidents malheureux aussi...
J'ai en mémoire l'histoire d'un couple de Stafford (Mâle/Femelle) vivant ensemble depuis 9 ans sans soucis, mais qui un jour pendant une courte absence de leur propriétaire se sont battus jusqu'à la mort de l'un deux. Chez moi, les bagarres entre deux sœurs ont fini par la mort de l’une d’elle.
En conclusion dans les préconisations du Breed Council il est écrit ceci:
"The Stafford has a colourful history and it is to be remembered that whilst they love people, they will react if challenged by another dog."
"It is recommended that where there are two or more Staffords in a household, that they are separated if left unattended for any length of time."
Les éleveurs devraient faire en sorte de suivre ces préconisations lors de l'information de leurs futurs clients, cela éviterait peut être les désillusions ou les accidents.
Son Standard :
Le standard du Staffordshire Bull Terrier est donc Anglais, il a été rédigé pour la première fois en 1935, revisité en 1948 et sa dernière mouture date de 1987.
Standard F.C.I. N° 76
ASPECT GENERAL
Le Staffordshire est un chien à poil lisse, bien proportionné, d'une grande force pour sa taille. Musclé, actif et agile.
CARACTERISTIQUES
Traditionnellement d'un courage et d'une ténacité indomptables. Extrêmement intelligent et affectueux, en particulier avec les enfants.
TEMPERAMENT
Hardi, intrépide et parfaitement digne de confiance.
TETE ET CRANE
La tête est courte et haute de toute part; le crâne est large; les muscles jugaux sont très prononcés; le stop est marqué; le chanfrein est court, la truffe est noire.
Yeux :
Foncés de préférence, mais ils peuvent s'harmoniser dans une certaine mesure avec la couleur de la robe. Ils sont ronds, de dimensions moyennes et disposés de façon à regarder droit devant. Bord des paupières foncé.
Oreilles :
En rose ou semi-dressées, ni grandes ni lourdes; les oreilles complètement tombantes ou dressées sont à proscrire.
Bouche :
Lèvres serrées et nettes. Mâchoires fortes. Dents bien développées, présentant un articulé en ciseaux parfait, régulier et complet, c'est-à-dire que les incisives supérieures recouvrent les inférieures dans un contact étroit et sont implantées bien d'équerre par rapport aux mâchoires.
La denture juste (incisives bord à bord) est acceptable. Le prognathisme inférieur ou supérieur consttue un défaut majeur et doit être rejeté.
COU
Musclé, plutôt court, pur dans ses lignes; il s'élargit graduellement vers les épaules.
AVANT-MAIN
Les membres antérieurs sont droits avec une bonne ossature; ils sont assez écartés; ils n'accusent aucune faiblesse au niveau des métacarpes, à partir desquels les pieds tournent légèrement en dehors. Les épaules sant bien obliques; il n'y a aucune laxité au niveau des coudes.
CORPS
Ramassé. La ligne du dessus est horizontale. Le devant est large, la poitrine bien descendue dans la région sternale; les côtes sont bien cintrées. Le corps est muslé et bien dessiné.
ARRIERE-MAIN
Bien musclée. Les jarrets sont bien descendus et les grassets bien angulés. Les membres postérieurs sont parallèles lorsqu'ils sont vus de derrière.
Pieds :
Pourvus de bons coussinets; ils sont forts et de dimensions moyennes.
Ongles :
noirs chez les sujets unicolores.
QUEUE
De longueur moyenne, attachée bas. Elle va en s'amenuisant vers l'extrémité, et elle est portée assez bas. Elle ne doit pas trop s'enrouler, et on peut la comparer à un manche de pompe du temps jadis.
ALLURES, MOUVEMENT
Mouvement dégagé, puissant, souple et facile. Les membres se déplacent dans des plans parallèles, qu'ils soient vus de face ou de derrière.
POIL
Lisse, court et serré.
COULEUR
Rouge, fauve, blanc, noir ou bleu, ou I'une quelconque de ces robes panachée de blanc.
N'importe quel ton de bringé, avec ou sans blanc. Le noir et feu ou le marron (foie) sont à proscrire.
POIDS ET TAILLE
Le poids du mâle est de 12,71 à 17 25 kg (de 28 à 38 livres anglaises), et celui de la femelle de l0,89 à 15,43 kg (de 24 à 34 livres anglaises. Hauteur au garrot recherchée : de 35,56 à 40,64 cm (de 14 à 16 pouces). La taille est en rapport ovec le poids.
DEFAUTS
Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité.
N.B.
Les mâles doivent avoir deux testicules d'apparence normale complètement descendus dans le scrotum.
Si le standard dans une race est important, ce n’est pas non plus une bible mais plutôt un guide qui permet aux éleveurs de travailler à la sélection. Un respect strict du standard sans compréhension et interprétation de celui-ci est une hérésie.
Avant tout et pour mieux comprendre le standard du Staffordshire Bull Terrier, il faut connaître l’histoire de la race. Impossible de faire l’impasse sur cette histoire sulfureuse et le passé de combattant du Stafford pour interpréter correctement le standard. Interpréter car en effet dans le standard du S.B.T il y a ce qui est écrit et ce qui ne l’est pas.
Le non écrit est de loin le plus important car c’est de lui que découle le standard écrit.
C’est le non écrit que tous les éleveurs doivent avoir en tête dans leur travail de sélection, c’est le non écrit que tous les juges doivent maîtriser quand ils jugent…
L’ensemble des caractéristiques physiques et mentales de notre Stafford ont été façonnées pendant prés de 150 ans à l’époque des Bull & Terrier , pour le combat, le Rat Killing, la chasse aux renards et aux blaireaux, c’est donc la fonctionnalité qui guide le standard du S.B.T.
Eleveurs et juges ont donc la responsabilité de maintenir cette fonctionnalité pour le respect de la race.
Le Stafford est un athlète, c’est un sportif, un chien harmonieux sans excès, la femelle doit être féminine, on doit pouvoir faire la différence avec un mâle. Le Stafford est un compromis entre le Bulldog et le Terrier, on recherche donc l’équilibre entre ces deux ancêtres.
On parle régulièrement de « types » chez le Stafford (Terrier, Balanced, Bully), je m’inscris en faux contre les éleveurs qui revendiquent actuellement la sélection par « type » ces personnes n’ont rien compris à la race, il y a Staffordshire Bull Terrier ou pas !!!
Au départ la classification par type était faite pour simplifier la compréhension des variations morphologiques dans la race. Finalement les personnes n’y connaissant rien au Stafford ont pris cela comme argent comptant, allant même pour certains à demander des jugements spécifiques suivant le type !!!
Il y a de l’hypertype, c'est-à-dire l’extrême vers le Bulldog ou l’extrême vers le Terrier qui l’a vont faire que les chiens ne seront plus typiques de la race, mais il y a dans la race des morphologies (plus d’os, moins d’os, plus haut sur pattes, moins haut sur pattes, etc…)qui font qu’a l’intérieur du « même » standard, on puisse tirer plus ou moins vers le Terrier ou le Bulldog. Le tout étant que le chien soit homogène et équilibré dans sa morphologie, cela peut paraitre complexe, car ce fameux équilibre, se trouve dans plusieurs paramètres, le rapport taille/poids, mais aussi dans la substance, la forme de la tête, la construction, etc....
Ces différences morphologiques sont une force pour la race, à chaque morphologie était liée une fonctionnalité spécifique, le tout étant de ne pas aller dans les extrêmes.
Les couleurs autorisées par le standard du Staffordshire Bull Terrier sont multiples cependant une seule de ces couleurs fait parler, écrire, suscite l’émotion, l’interrogation. Cette couleur c’est « le bleu », couleur comme une autre mais qui historiquement n’a jamais connu la reconnaissance des éleveurs Anglais, on ne trouve pas de Champions Anglais « bleu » et la présence de chiens bleus en exposition reste rare.
Cependant en Angleterre et maintenant en France avec le développement de la race ont voit de plus en plus de Staffords bleus à la vente et bon nombre d’éleveurs, bien souvent nouveaux, se mettent à vouloir reproduire avec des chiens de cette couleur. Hors il est important de connaitre plusieurs éléments liés à cette couleur :
Dans le Standard initial en 1935 la couleur bleue n’est pas mentionnée, elle n’arrive que lors de la révision de 1948 avec en même temps la spécificité de la truffe noire, ce qui génétiquement est impossible, on peut donc douter de la réelle volonté de voir cette couleur au standard. Il faut aussi savoir que les chiens bleus étaient donnés, voir supprimés, ce qui donne une idée de l’importance historique, dans la sélection de la race, qu’avait cette couleur …
En Mars 2006 lors d'une réunion du Breed Council qui est la représentation de l'ensemble des Clubs Anglais, le garant de la race, le cercle de réflexion des sages qui veillent sur la race en Angleterre. Le compte rendu est explicite sur le prix trop élevé à la vente des Staffords bleus, mais aussi sur un éventuel apport d’autres races pour produire cette couleur, les origines des chiens bleus (hormis des lignées connues), sont donc remises en cause !!!
Pour les éleveurs Anglais historiques de la race, le Staffie bleu était présent dans les lignées Black/Brindle de façon occasionnelle, par appât du gain certains ont du apporter du sang de races porteuses du gène bleu pour accentuer la production de cette couleur, hors cette couleur n’apporte pas la pigmentation nécessaire stipulée dans le standard du Stafford, ce qui fait qu’un chien de cette couleur ne vaut pas le prix que les marchands de ces Stafford « bleus » en demandent !!
Il semble donc difficile de construire les bases d’un élevage solide avec cette couleur.
De plus il semble que les chiens bleus soient susceptibles de déclarer une maladie de type alopécie scientifiquement appelée, « Color Dilution Alopecia » (CDA) ou Alopécie des robes diluées. Les chiens noirs porteurs du gène bleu seraient eux susceptibles de développer la dysplasie folliculaire des poils noirs.
Histoire du standard, Expérience du pays d'origine du SBT et science se rejoignent finalement pour dire que la couleur bleue n'a pas un intérêt primordial pour notre race, bien au contraire à grande échelle, cette couleur pourrait avoir des conséquences néfastes, sur la pigmentation recherchée et sur la santé des chiens de cette couleur.
En ayant mis ces éléments en avant, la question reste posée sur les motivations des éleveurs qui cherchent à produire à tout prix des Stafford bleus, ou à les intégrer dans des programmes d'élevage. L'objectif, vous l'aurez bien compris, n'est donc pas de produire de bons Staffordshire Bull Terrier conformes à la race mais bien d'en tirer un profit économique !!
Ma passion pour le Staffordshire Bull Terrier :
Depuis mon enfance je suis un passionné de chiens et quand on me demandait quel métier je voulais faire je répondais : éleveur de chiens. La vie faisant mon orientation professionnelle a été tout autre et tant mieux car cela me permet de vivre ma passion sans arrière pensée mercantile.
Plus précisément, j'ai découvert le Staffordshire Bull Terrier pour la première fois en 1977 par un livre de chiens que l'on m'avait offert pour mes 8 ans, c'était un livre Anglais traduit en Français ou il y avait plusieurs photos d'une famille de Stafford et j'ai craqué, j'ai adoré la bouille de ces chiens. C'est seulement 16/17 ans après que je me suis de nouveau intéressé au Stafford, je travaillais alors dans les quartiers populaires et je côtoyais American Staffordshire Terrier et American Pitt Bull Terrier, la passion du chien étant toujours intact, je me suis renseigné à l’époque sur le Staff et se faisant, j'ai relu le nom de son ascendant le STAFFORDSHIRE BULL TERRIER. J'ai alors retourné les cartons stockés dans ma cave pour retrouver mon livre d’enfance avec la petite famille de Staffie qui m'avait tant marqué. Mon travail et ma vie faisaient que je ne pouvais avoir un chien à cette époque et les renseignements étaient difficiles à obtenir. J’avais eu Monique PETIT (Lune de Sang) et Jean- Claude ROUYAT (Miss Daisy) au téléphone, je n'arrivais pas à trouver Julia ARBUTHNOT (of The Browndeanlaws Bullyboys) et à l’époque le nombre d’éleveurs étaient réduit, mais ma décision était prise j'aurai un Staffordshire Bull Terrier....
Avec Internet en 96/97 j'ai réussi à avoir plus d'informations sur la race. Le site de Pascal Marteau « Planète- Staffie » a ouvert en 99 et Pierre Louis PETIT (Lune de Sang) étant présent j'ai pu en échangeant avec lui mieux connaitre encore le Stafford.
C'est en 2000 que j'ai eu mon premier Staffie "RANDY RORY OF THE BROWNDEANLAWS BULLYBOYS" dit BUD. Cette année là, il n’y avait que 150 naissances et le Stafford était encore une race rare. Une fois BUD à la maison, la passion m’a dévoré, j’ai passé des nuits sur Internet, sur les sites Anglais, des heures à décortiquer le pedigree de BUD, pour finalement décider de prendre un affixe "BUDSTAFF" avec l'idée de construire la descendance de Bud dans le respect de la race et du travail des sélectionneurs de cette lignée.
En 2002/2003 je suis rentré en contact avec l'élevage Anglais « JOLIHEM » pour apprendre encore un peu plus sur la lignée de BUD. Nous avons échangé longtemps et sur une erreur de traduction Sarah HEMSTOCK (Jolihem) a pensé que je voulais une chienne de chez elle. Elle m'a répondu qu'elle ne souhaitait pas voir une de ses filles loin de la maison et en plus elle avait peur de la loi en France sur les chiens dits « dangereux ». Je lui ai répondu qu'en France le Staffie n'était pas concerné par la loi et en 2004 elle m'a alors proposé d'accueillir JOLIHEM JOAN OF BARK à la maison. J’étais comme un enfant, l'élevage recordman des titres de Champions en Angleterre acceptait de me confier une chienne aux origines compatibles avec mon chien, Joan née en janvier 2004 nous a rejoint en Mai 2004.
Depuis « Budstaff » a tracé son chemin dans la jungle des élevages actuels et « Budstaff Boagy of Jolihem » est le premier Stafford Français à avoir rejoint l’Angleterre en 2007. Je suis membre de la commission élevage du club FABAS depuis 2004, je suis un des fondateurs du « Staffordshire Bull Terrier Society of Provence », première association indépendante consacrée au SBT qui a co-organisé le premier Symposium sur la race en 2008, conjointement avec le CFABAS. J’ai publié plusieurs articles dans la presse spécialisée ou sur le net sur la race et j’ai publié le « Guide pour les Nullos ; Comment trouver son Staffordshire Bull Terrier » en téléchargement gratuit sur internet.
Le Staffordshire Bull Terrier reste ma passion, un rêve d’enfant …
Album photo des Budstaff
Budstaff Brazen Lady et Budstaff Embers
Jolihem Joan of Bark, Budstaff Fancy Lass, Budstaff Brazen Lady
Jolihem Joan of Bark, Budstaff Fancy Lass
Budstaff Embers, Budstaff Fancy Lass
Les quatre couleurs
Judith des Trois Maillets et Menthe Sauvage des Trois Maillets
Un joli panier
Lichen des Trois Maillets et Irish Coffee des Trois Maillets
Goonies de Vilfloriane et I Love You A Lot de Vilforiane
Un grand merci à Odette Oudart pour ces photos souvenirs.